samedi 14 mars 2009

Grève des PV et pantalons funky




Après les pantalons aux couleurs douteuses, les policiers du Service de police de la Ville de Montréal ont diminué le nombre de contraventions de façon draconnienne. Depuis le début de l'année, ils en ont rédigé 37 000 de moins qu'à pareille date l'an dernier.

Les policiers sont furieux face à la lenteur des négociations pour le renouvellement de leur convention collective.

En date d'hier, ils avaient rédigé 78 000 contraventions en un peu plus de deux mois, contre 115 000 durant la même période, l'an dernier.

«La production a baissé un peu, les moyens de pression sont là», dit l'inspecteur-chef de la division de la sécurité routière au SPVM, Stéphane Lemieux.

Sans fermer complètement les yeux, les policiers «font parfois autre chose» que de donner des contraventions.

On risque de se retrouver loin du record de l'an dernier où 614 134 contraventions ont été faites. Le montant total a également atteint une marque historique de 82 millions.

Pas plus d'accidents mortels

Rappelons que les policiers du SPVM sont sans contrat de travail depuis plus de deux ans. La question salariale est au coeur du litige.

«Il n'y a pas eu de mot d'ordre de la Fraternité», assure Stéphane Lemieux, mais les policiers ont clairement ralenti la cadence à large échelle. Un moyen de pression concerté qui mettrait en péril la sécurité

de la population n'aurait pas l'impact voulu, selon lui.

La direction se veut d'ailleurs rassurante en disant que la sécurité routière n'a pas été affectée. On note seulement quatre décès sur le réseau, dont trois par des véhicules de déneigement.

«L'important, ce n'est pas tant le nombre de billets que le bilan au niveau de la sécurité», indique Stéphane Lemieux.

Des moyens de pression coûteux

En septembre dernier, ils ont commencé à porter des pantalons de camouflage de toutes sortes de couleurs. Certains ont poussé l'audace jusqu'à porter du rose ou des culottes à pois. Ils ont également décidé de transmettre les contraventions sur papier plutôt que par voie électronique, créant ainsi des tracasseries administratives.

La «grève des tickets» menée par les agents de la Sûreté du Québec en 2005 et 2006 avait entraîné une perte de plus de 40 millions de dollars dans les coffres de l'État.

Les revenus de contravention représentent environ 4 % des revenus de la ville.

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